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Abstract
Pour le mythe de Judith, la comparaison entre les deux mythes, nous donne les résultats suivants : les deux récits ont le nom de Judith comme un titre (dans la Bible «Livre de Judith», dans le théâtre «Judith»). Les deux s’interrogent sur la place du Sacré dans le monde, sur la relation de l’individu à sa communauté, et plus que tout sur les troubles de l’identité et les incertitudes du désir.
La Judith biblique, guidée par sa mission divine, modèle de vertu, femme rusée et implacable, humaine déchirée entre devoir et désir, prise dans un mécanisme physique où pulsion de mort et pulsion sexuelle se confondent. Mais avec Giraudoux, Judith a quitté le monde sacré pour vivre dans le monde romantique. Elle n’est pas le bras armé de la volonté divine. Si elle a tué Holopherne, c’est parce que son amant lui a fait découvrir un tel accomplissement de l’amour délivré du péché que la réalité ordinaire ne pouvait que devenir insupportable. Mais, enfin, Judith a été la servante de la volonté divine jusque dans l’abandon et la luxure.
Quant au mythe de Sodome et Gomorrhe, en quittant l’espace biblique de ce mythe, Sodome et Gomorrhe, de Giraudoux, est une tragédie biblique sur les relations entre hommes et femmes et l’impossible satisfaction entre deux sexes aux attentes si différentes. Mais il ne lui a pas donné l’éclairage proustien de l’homosexualité, persuadé de son absence d’intérêt dramatique.
A travers l’analyse de la pièce, on a trouvé que, Giraudoux a emprunté le titre de cet épisode sacré (Sodome et Gomorrhe), et a fait de ce mythe un sujet de l’actualité. Certains aspects de la pièce font écho aux enjeux existentiels et sociaux de l’époque. À titre d’exemple, on relève, par endroits, des références au thème de la liberté par rapport aux forces oppressives. Ainsi, en se penchant sur Sodome et Gomorrhe, il est possible d’y entendre un appel incitant l’humanité à reprendre sa liberté par rapport aux régimes autoritaires.