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العنوان
L’autobiographie entre le réel et la fictionnalisation dans
l’oeuvre de Patrick Modiano /
المؤلف
Hénawi, Nader Anwar.
هيئة الاعداد
باحث / Nader Anwar Hénawi
مشرف / Viviane Labib Badir
مشرف / Yomna Safwat Salem
مناقش / Yomna Safwat Salem
تاريخ النشر
2015.
عدد الصفحات
P.448. :
اللغة
الفرنسية
الدرجة
الدكتوراه
التخصص
اللغة واللسانيات
تاريخ الإجازة
1/1/2015
مكان الإجازة
جامعة عين شمس - كلية الألسن - اللغة الفرنسية
الفهرس
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Abstract

Notre sujet est intitulé ”l’autobiographie entre le réel et la fictionnalisation dans l’oeuvre de Patrick Modiano”. Nous avons choisi comme corpus les quatre romans modianiens intitulés: Livret de Famille, De si braves garçons, Remise de peine et Fleurs de ruine.
Nous essayons de démontrer comment l’autofiction modianienne dévoile les secrets de l’autobiographe. Pas seulement les souffrances qu’il a connues mais aussi les secrets enfouis et occultes ainsi que l’image de soi idéale qu’il s’est efforcé de se forger. Nous voyons aussi comment ce genre accorde une place considérable aux errances et aux errements de l’âme humaine, comment il dévoile la valeur du subconscient et donne plus de place au rôle du lecteur , lequel se transforme en un
« partenaire actif » dans le processus de création.
L’approche utilisée dans la thèse est comparative. Tout le long de notre étude, nous établissons des comparaisons non seulement entre les quatre romans modianiens mais aussi entre l’autofiction modianienne et Un Pedigree, la seule autobiographie canonique publiée par l’auteur en 2005. Nous tendons aussi à étudier un nouveau phénomène dans le texte modianien, surnommé la ”paratopie créatrice”.
Notre travail est alors divisé en deux parties. La première partie est intitulée ”La Technique de l’Autofiction”, tandis que la deuxième est intitulée ”L’Arrière-Plan Référentiel”.
Le premier chapitre de la première partie porte le titre suivant: ”le Pacte Autofictionnel” où nous avons égard à un contrat de lecture oblique, à un texte où le narrateur s’abstient d’expliquer à son lecteur la raison pour laquelle il a écrit son autobiographie, mais il invite le récepteur à deviner les motifs qui l’ont invité à s’engager dans la littérature intime. Quant à l’identité entre auteur, narrateur et personnage, elle est mise en doute par deux procédés relevant de l’altérité énonciative: polyphonie et dédoublement.
L’emploi de la première personne nous invite à constater les multiples images de soi chez l’autobiographe: image de soi construite par soi-même, image de soi véhiculée par les Autres, image de soi formulée par le lecteur, image de soi constante et stable, image de soi mobile et relative, image de soi incomplète, image de soi exhaustive.
Le second chapitre, intitulé ”Autofiction et Style”, est consacré à l’étude de quelques notions techniques comme l’art de la digression, l’écriture par libre association, l’hybridité du texte et la réception de l’oeuvre. Dans ce chapitre, certains signes et symboles modianiens sont étudiés de façon détaillée. Quelques difficultés ont traversé notre travail à savoir l’analyse de l’oubli qui rythme le discours modianien, lequel accorde une place majeure aux lacunes de mémoire.
La deuxième partie s’ouvre sur un chapitre intitulé ”Le Cadre réaliste et le contexte historique” où nous étudions les procédés de la déformation du réel comme la manie de répétition, la création des doubles, l’emploi du ton hypothétique, l’embellissement de la réalité via deux techniques conseillées par Jean Poirier: blocage et écran. Les souvenirs ajoutés et fictionnalisés ainsi que les détails occultés par Patrick Modiano ont exigé un grand effort de notre part afin de pouvoir les découvrir ou d’analyser leur valeur.
Quant au triple mythe modianien, il est étudié dans le dernier chapitre de la thèse où le mythe de l’enfant trouvé est surnommé ”paratopie familiale”, le mythe du juif errant laisse une place à un ensemble de paratopies d’ordre spatial, temporel et identitaire. Le plurilinguisme qui menace l’identité française est étudié à travers la paratopie linguisitique. Quant à la paratopie de l’écrivain humilié mais distingué un peu plus tard, elle figure parmi l’un des paradoxes modianiens auxquels s’ajoute le mythe de Salomé ou de la femme fatale. À travers la littérature, l’auteur fait de la femme, non une créature fatale, mais un être victime et parfois un personnage idéal.
En quelques mots, l’autofiction modianienne est plus crédible que l’autobiographie classique dans la mesure où elle accorde beaucoup plus de place à la controverse, au paradoxe, aux contradictions, à l’hypothèse et à l’incertitude, surtout que nous vivons à l’ère du soupçon (selon la célèbre expression de Nathalie Sarraute).